Contexte :
Aujourd’hui nos modes de vies et de transports de plus en plus sédentaires associés au manque d’activité physique et sportive en dehors mais aussi au sein du lieu de travail, tendent à favoriser les contraintes biomécaniques sur le corps. Cela a pour conséquence l’apparition de troubles musculosquelettiques par manque de mobilité, renforcement musculaire et de capacité d’adaptation physiologique.
Le manque de dynamisme corporel associé à une mauvaise posture prolongée due à un aménagement du poste de travail peu ergonomique se généralise, notamment avec la démocratisation du télétravail.
Debout comme assis, le corps humain subit l’action de la gravité. Cette force génère des contraintes biomécaniques ostéoarticulaires et musculaires. Comme ces contraintes varient en fonction de la posture adoptée, de sa prise de conscience (ancrage psychocorporel et psychomoteur) et de sa durée par l’individu, le poste de travail joue un rôle dans le maintien de ces troubles.
Qu’est-ce que la posture ?
La posture est définie par la position particulière des segments du corps les uns par rapport aux autres à un instant donné.
L’être humain peut ainsi adopter un grand nombre de posture.
La station debout est la posture de référence et son maintien doit s’opposer à la pesanteur. Un ensemble de plusieurs muscles y participent.
La posture répond à deux fonctions principales :
- Une fonction antigravitaire.
- Une fonction de relation avec le monde extérieur via des récepteurs spécialisés pour connaître la position du corps et de ses membres dans l’espace.
Ces informations sont transmises par différents récepteurs : vestibulaires, proprioceptifs musculaires et articulaires, oculaires, par des récepteurs plantaires situés à l’interface Homme/Environnement.
La posture debout sert de référence consciente ou non (schéma corporel) pour le maintien postural, l’exécution d’une activité motrice, ou encore pour le changement d’une posture à une autre, d’où le fait que la statique préfigure la dynamique.
Chez l’Homme moderne, la plupart des activités du quotidien utilise la position debout tout comme la station assise.
La réussite de ces activités dépend avant tout de la capacité à tenir ces positions et à en contrôler l’équilibre et les déséquilibres.
La notion d’équilibre postural définie ainsi le maintien en équilibre d’une position particulière de l’ensemble du corps ou d’une partie de ses segments, c’est-à-dire d’une posture.
Qu’est-ce que l’ancrage ?
L’ancrage est la représentation et le ressentie psychocorporelle de sa propre posture, c’est-à-dire notre schéma corporel.
Il dépend de deux éléments majeurs que sont :
- La connaissance de Soi (corps) d’une part et,
- La reconnaissance de Soi dans le monde (environnement) d’autre part.
Afin d’être ancré, l’individu a besoin de contrôle.
Le contrôle est une capacité cérébrale que nous possédons tous, résultante d’un équilibre entre la réceptivité et l’émissivité, qui nous permet de maîtriser notre mental à la place d’en être dépendant.
Selon le Dr VITTOZ :
- La réceptivité est notre capacité de recevoir les messages de notre corps et ceux du monde extérieur.
- L’émissivité est notre faculté d’émettre de manière constante des pensées, paroles, gestes et images.
Pour retrouver une émissivité contrôlée, souple et fluide, il est nécessaire d’être capable de recevoir avec exactitude les informations entrantes, ce qui aboutit à la mise au point de nos idées, de nos sensations et de nos actes.
L’importance de la mobilité et du mouvement :
En anatomie comme en physiologie, le mouvement est défini par un changement de position du corps ou d’une partie dans l’espace.
Le mouvement « volontaire » ou « réflexe » est l’une des caractéristiques essentielles de la vie.
Le cerveau possède un rôle déterminant pour le contrôle de certains mouvements, mais de nombreux autres sont générés par des systèmes réflexes, notamment pour le contrôle de l’équilibre.
Tout mouvement passe par le système musculaire et articulaire.
Cependant, toute articulation peu utilisée, peu mobilisée aura inévitablement tendance à s’enraidir, à être moins fonctionnelle.
Nous pouvons faire le parallèle avec une pièce mécanique qui aurait tendance à se « gripper », à « s’encrasser » si elle n’est pas lubrifiée régulièrement et mise en mouvement.
Le corps possède un lubrifiant naturel dans les articulations (la synovie), qui a besoin d’une activation articulaire pour être moins visqueux et permettre une fluidité au mouvement.
Ce « grippage » articulaire a pour conséquence d’augmenter les contraintes mécaniques dans nos articulations, parce qu’il sollicite le complexe ligamentaire et musculaire pour prendre le relai nécessaire à la mise en œuvre du mouvement.
Ce système étant plus sollicité qu’il ne devrait l’être, il y a apparition à terme de douleurs, de gènes et l’émergence d’un terrain favorable à l’apparition des TMS (troubles musculo squelettiques), des RPS (Risques Psycho-Sociaux) et autres déséquilibres.
Autre effet pervers, cela entraine également des dépenses énergétiques inutiles, venant impacter notre état de forme générale.
La statique préfigure la dynamique :
Cela signifie que c’est notre posture initiale qui amènera une « gesture » efficiente si celle-ci est conscientisée par notre schéma corporel.
Notre structure osseuse et articulaire, déterminant notre posture initiale debout, sera le point de départ de tout mouvement engendrer par contraction ou relâchement musculaire.
Si le corps n’a au départ, pas la capacité physique de se maintenir, la mise au mouvement de ce dernier ne fera que majorer la problématique initiale.
Être en mouvement, c’est accepter de se mettre en déséquilibre.
Les forces qui interagissent sont nécessairement encadrées par la notion de confiance et d’acceptation de cette situation, afin de rechercher un équilibre.
Aussi, les notions de schéma corporel, de centre de gravité, d’ancrage, de proprioception, de force et souplesse musculaire sont intimement liées à cette notion d’équilibre, mais aussi à cette capacité à réguler et à adapter le déséquilibre.
Une bonne posture et un bon ancrage permettent :
- Une meilleure dépense d’énergie pour maintenir le corps dans sa physiologie naturelle
- Maintient une bonne santé du dos et de sa colonne vertébrale
- Une meilleure respiration
- Amélioration de la capacité de récupération après l’effort
- Préviens des douleurs musculaires et articulaires
- Meilleure capacité d’adaptation face aux stress extérieurs
- Facilite le transit et la digestion intestinale
- Limitation des maux de têtes
- Moins de fatigue
- Impact l’état d’esprit et notre mental
Le poste de travail ergonomique en entreprise :
Dans cette thèse de doctorat en performance motrice présentée par le Dr. Myriam VACONSIN au sein de l’université de Toulouse en 2014, dont l’objectif est de mettre en avant les caractéristiques du poste de travail et de son ergonomie sur les contraintes biomécaniques subies par l’organisme, il nous est montré que les variations de la posture liées au contrôle volontaire du sujet ou au type de siège et de son poste de travail modifient la statique de la colonne vertébrale et peuvent avoir une influence significative sur les contraintes subies par les disques intervertébraux, responsables de l’apparition de nombreux troubles musculosquelettiques.
En parallèle, cette étude met en avant l’importance du tonus musculaire globale du corps, notamment des muscles érecteurs du rachis, dans la prévention de ces contraintes, en déduisant que les individus ayant un niveau d’activité physique plus élevé sont mieux prémunis face au maintien d’une posture prolongée et délétère. En effet, les muscles répartissent mieux les contraintes mécaniques et les charges de cette station continue.
Cette étude nous permet de comprendre que le fait d’investir dans du mobilier de travail ergonomique n’a de raison et de pertinence uniquement si l’on s’est intéressé aux capacités physiques de la personne qui va s’en servir au préalable.
Une personne incapable de maintenir son capital santé en toute autonomie par manque mobilité articulaire, de tonus musculaire ou postural, n’aura pas plus de ressources intrinsèques en fonction du niveau de qualité de son poste de travail. S’intéresser aux ressources de l’individu est la première étape dans cette prévention. Sans autonomie à maintenir ses équilibres par acte volontaire et autonome, toute action menée dans l’amélioration ne tiendra pas lorsque celle-ci s’arrêtera. Rendre capacitaire les individus par éveil de leur conscience est une nécessité qui a du sens et de l’utilité en même temps.
Action préventive de l’entreprise :
Au niveau réglementaire, l’entreprise dispose de 3 mesures de prévention afin de prévenir le bien-être et la santé de ses salariés en articulant Santé et Santé au travail.
- Organisation : Prévoir des moments de mobilité et de mise en mouvement, d’échauffements, d’actions, d’accessibilité par la pratique de la marche ou du vélo comme moyen de transport.
- Matérielle : Un espace ergonomique, adapté et adaptable sur le poste de travail ainsi que des espaces et du temps dédiés au renforcement, au mouvement et à la mobilité active.
- Formation : Toutes actions qui vont concourir à l’accompagnement et à la formation en geste et posture, pratique sportive, routines d’échauffements faisables en autonomie.
C’est en ce sens qu’il est capital de faire de l’entreprise un lieu d’éducation à la santé afin de rendre capacitaires les individus, en dedans et en dehors de leur lieu de travail, à maintenir leur capital santé et leurs équilibres afin de ne pas assister à un effondrement physique et psychique des personnes dans notre société.
Amener une politique de qualité de vie et des conditions de travail tout en respectant les obligations règlementaires n’est pas un effort à charge mais bien un investissement puissant par un R.O.I positif (retour sur investissement) grâce l’amélioration du capital immatériel de l’entreprise, ses salariés, qui performent.
Pour cela, NACEOL est dans la capacité d’accompagner les sociétés conscientes que leur principale ressource est leur ressource humaine, et que le principal capital de ses ressources humaines est leur santé, en mettant en place des actions d’améliorations pour prendre soin et rendre capacitaire un collectif au sein d’une organisation sociale. Prendre soin de son capital immatériel, ses salariés.
Nacéol et son protocole RAICE :
Grâce à l’outil RAICE le protocole QVCT développé par NACEOL pendant 10 années de recherches itératives, nous avons pu corréler d’autres facteurs et déterminants de santé dans la prévention des TMS que sont :
- L’ensemble des facteurs de l’activité physique : Capacité cardio vasculaire, force et souplesse musculaire, équilibre et coordination)
- L’équilibre mental : Épanouissement et efficacité personnelle, gestion du stress, équilibre entre vie personnelle et professionnelle, auto-détermination, Sens critique
- L’énergie : Sommeil et récupération
- Le management au travail : Reconnaissance et valorisation du travail
- Les rapports humains : Intelligence émotionnelle
Les actions de Nacéol en matière d’audit, de conseil de formation, de suivis individuels et collectifs ont pour objectifs :
- D’évaluer les corrélations entre les déterminants de la qualité de vie et conditions de travail (QVCT).
- Identifier en quelques jours les causes de dysfonctionnement au travers du capital humain de l’organisation.
- Préconiser des solutions adaptées et personnalisées afin de répondre aux enjeux d‘aujourd‘hui et de demain de l‘entreprise.
- Une prise en charge, réalisée par nos soins, en proposant des ateliers inter et intra-entreprise sur les thématiques bien-être et réglementaires telles que les formations TMS et RPS.
- Mesurer quantitativement l’impact des interventions sur la santé globale des salariés.