Dans le cadre de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et de la norme ESRS-S1(European Sustainability Reporting Standards – Social), les compétences psychosociales et les soft skillsjouent un rôle essentiel dans l’identification des attentes et perceptions des parties prenantes en matière de durabilité. Ces compétences favorisent une communication ouverte, une compréhension approfondie des dynamiques sociales et une meilleure prise en compte des besoins et préoccupations des parties prenantes internes et externes (employés, clients, investisseurs, communautés, etc.).

Voici comment les compétences psychosociales et les soft skills interviennent dans ce processus :

  1. Capacités d’écoute active et de communication

La capacité à écouter activement les parties prenantes est cruciale pour comprendre leurs attentes spécifiques en matière de durabilité. L’écoute active implique non seulement d’entendre ce qui est dit, mais aussi de saisir les nuances, les émotions et les préoccupations non exprimées.

  • Importance pour la durabilité : En matière de durabilité, les attentes des parties prenantes peuvent varier (ex : attentes sociales, environnementales, éthiques). L’écoute active permet de capter les signaux faibles et d’anticiper les besoins, ce qui est essentiel pour aligner les stratégies de durabilité sur ces attentes.
  • Conformité à l’ESRS-S1 : La norme ESRS-S1 demande une évaluation des perceptions des parties prenantes, notamment sur la santé, la sécurité et le bien-être. Une bonne écoute permet d’identifier ces perceptions de manière plus précise.
  1. Empathie et intelligence émotionnelle

L’empathie et l’intelligence émotionnelle, des composantes clés des soft skills, permettent aux leaders et managers de comprendre les motivations, les craintes et les aspirations des parties prenantes.

  • Importance pour la durabilité : Une approche empathique permet d’établir un dialogue de confiance avec les parties prenantes. Cette compétence aide à comprendre les enjeux sociaux et humains de la durabilité, en se mettant à la place des autres, notamment dans des contextes de négociation ou de collaboration avec des communautés locales, des employés ou des clients.
  • Conformité à l’ESRS-S1 : Dans le cadre de la CSRD et de l’ESRS-S1, une forte intelligence émotionnelle est essentielle pour comprendre les préoccupations des employés concernant le bien-être, la sécurité au travail et l’équité. Cela permet également de mieux appréhender les attentes sociales des parties prenantes extérieures (clients, communautés, etc.).
  1. Compétences en résolution de problèmes et pensée critique

Les soft skills incluent la capacité à résoudre des problèmes complexes et à faire preuve d’une pensée critique. Ces compétences sont essentielles pour analyser les enjeux soulevés par les parties prenantes et développer des solutions innovantes et durables.

  • Importance pour la durabilité : Les attentes en matière de durabilité peuvent parfois être contradictoires ou difficiles à concilier (par exemple, entre les impératifs économiques et les objectifs environnementaux). Les compétences en résolution de problèmes permettent d’identifier des compromis acceptables ou des solutions créatives qui satisfont les différentes parties prenantes tout en respectant les objectifs de durabilité.
  • Conformité à l’ESRS-S1 : La pensée critique permet de répondre aux attentes des parties prenantes en matière de transparence et de responsabilité sociale. Par exemple, cela inclut l’identification et la gestion des risques liés à la santé et à la sécurité des employés, conformément aux exigences de la norme ESRS-S1.
  1. Collaboration et travail d’équipe

Les compétences de collaboration et de travail en équipe sont essentielles pour coordonner les efforts internes (entre services) et externes (avec partenaires et communautés) afin d’intégrer efficacement les attentes des parties prenantes dans la stratégie de durabilité.

  • Importance pour la durabilité : Les entreprises doivent souvent collaborer avec un large éventail d’acteurs pour atteindre leurs objectifs en matière de durabilité. Les compétences en travail d’équipe facilitent la coopération entre différentes parties prenantes, assurant que les projets de durabilité prennent en compte les attentes de chacun.
  • Conformité à l’ESRS-S1 : La collaboration entre équipes permet d’intégrer des politiques de bien-être et de sécurité conformes aux attentes des parties prenantes, en particulier dans les domaines de la santé au travail, du développement des compétences, et de la diversité.
  1. Leadership éthique et prise de décision responsable

Le leadership éthique et la prise de décision responsable sont des soft skills critiques pour aligner la stratégie de durabilité de l’entreprise avec les attentes éthiques des parties prenantes, en particulier en ce qui concerne les questions de justice sociale, d’équité, et de transparence.

  • Importance pour la durabilité : Un leadership éthique est indispensable pour instaurer des pratiques durables et responsables. Cela aide à établir des priorités et à arbitrer entre les différents enjeux soulevés par les parties prenantes, en veillant à prendre en compte les impacts sociaux et environnementaux à long terme.
  • Conformité à l’ESRS-S1 : Dans le cadre de l’ESRS-S1, la prise de décision éthique est directement liée à la gestion des droits humains, des conditions de travail et de l’inclusion. Les soft skills aident à garantir que les décisions prises tiennent compte des valeurs et des attentes des parties prenantes en matière de durabilité.
  1. Négociation et gestion des conflits

Les compétences en négociation et gestion des conflits permettent de naviguer dans des situations où les attentes des parties prenantes peuvent diverger, voire entrer en conflit avec les priorités de l’entreprise.

  • Importance pour la durabilité : La durabilité implique souvent de gérer des compromis entre parties prenantes aux intérêts différents (par exemple, entre investisseurs, employés, et communautés locales). Des compétences efficaces en négociation permettent de parvenir à des accords qui bénéficient à toutes les parties tout en maintenant les objectifs de durabilité.
  • Conformité à l’ESRS-S1 : La gestion des conflits est particulièrement importante dans des domaines comme les conditions de travail, la sécurité et les relations sociales au sein de l’entreprise. Ces aspects sont directement liés aux exigences de l’ESRS-S1, notamment en matière de dialogue social et de consultation des parties prenantes.

Conclusion

RAICE pour RESPONSABILITÉ AUTONOMIE INITIATIVE COOPÉRATION ENGAGEMENT : 5 compétences psychosociales pour identifier les attentes et perceptions des parties prenantes en matière de durabilité, conformément aux exigences de la CSRD et de la norme ESRS-S1. Ces compétences permettent de mieux comprendre les dynamiques sociales, d’établir un dialogue constructif, et d’intégrer les attentes des parties prenantes dans la stratégie de durabilité. En combinant l’empathie, l’écoute active, la résolution de problèmes, et la collaboration, les entreprises peuvent non seulement répondre aux exigences normatives, mais aussi renforcer la confiance et l’engagement de leurs parties prenantes envers leurs initiatives de durabilité.