Enquête sur les pratiques addictives en entreprise
« Les analyses et propos présentés dans cet articles n’engagent que son auteur. »
VEILLE : QVCT – SANTÉ – BIEN-ÊTRE – QUALITÉ DE VIE – ENVIRONNEMENT
DOMAINE : HUMAIN – MANAGEMENT – ORGANISATION – SOCIÉTÉ
MOTS CLÉS : ADDICTIONS – RISQUES
RÉSUMÉ OU EXTRAIT DE L’ARTICLE :
Quelles évolutions et comment agir ?
Les consommations de substances psychoactives (alcool, tabac, cannabis…) qu’elles soient occasionnelles ou répétées, comportent des risques pour la santé et la sécurité des salariés. Pour être au plus proche des réalités rencontrées par les entreprises, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) a récemment mené une étude auprès des professionnels des services de santé au travail. Cette étude révèle à la fois des pratiques addictives répandues en milieu professionnel, notamment en matière de consommation d’alcool et de cannabis, mais aussi un meilleur suivi des salariés depuis une dizaine d’années.
Consommation d’alcool et de cannabis en milieu professionnel
Les substances psychoactives qui posent le plus de problème chez les travailleurs sont l’alcool pour 91 % des répondants, le tabac pour 66 %, le cannabis pour 64 % et enfin les médicaments psychotropes pour 43 %. Pour 64 % des répondants, la consommation d’alcool et de cannabis est répandue au travail. Les médecins du travail évaluent à 8,6 % les salariés en difficulté avec l’alcool, sans augmentation significative par rapport à 2009. En revanche pour le cannabis, ce taux est aujourd’hui de 7 %, avec une augmentation de 2 points par rapport à 2009.
Comprendre le lien entre le travail et les pratiques addictives
« Ces pratiques addictives ont une origine multifactorielle, c’est-à-dire qu’elles sont liées à la vie privée mais aussi à la vie professionnelle. D’où l’importance d’identifier les facteurs qui favorisent ces pratiques au sein de l’entreprise et de mener les actions de prévention adéquates. » rappelle le Dr Philippe Hache, expert sur les addictions au travail à l’INRS et responsable de cette étude. L’étude montre que 73,2 % des professionnels de santé au travail recherchent l’existence d’un lien entre le travail et la consommation de substances psychoactives. D’après eux, les facteurs qui favorisent le plus la consommation sont les risques psychosociaux (RPS), les horaires atypiques, le travail isolé, les pots en entreprise, les séminaires ainsi que le télétravail.
… Malgré le contexte de crise sanitaire
Pour près de 50 % des répondants, la consommation de tabac et d’alcool a augmenté pendant cette période. Rappelons aussi que le sondage Ipsos organisé fin 2020 par la MILDECA3 et dont l’INRS était partenaire, avait montré que l’isolement au travail ainsi que les conditions de travail avaient favorisé certaines pratiques addictives. « Problématique de santé publique et de santé au travail, le sujet des pratiques addictives, encore tabou en entreprise, doit être abordé comme tous les risques professionnels. C’est à dire qu’il faut l’inscrire dans le document unique, première étape d’une démarche de prévention collective associée à la prise en charge des cas individuels. Pour ce faire, une réflexion collective doit être menée en CSE, et si besoin, en créant un groupe de travail idoine avec les acteurs de la prévention, les salariés, l’encadrement et les services de santé au travail. » conclut le Dr Phillipe Hache.
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